Alors que je n'étais qu'un jeune adolescent, le premier livre de
Katherine Quenot, Blanc comme la nuit, m'avait marqué. Depuis
j'ai suivi son itinéraire dans le fantastique, itinéraire
atypique à la réflexion car elle se situe hors des cercles
d'écrivains qui sévissent dans les collections des éditions
Denoël ou du Fleuve Noir. Et je dois avouer qu'elle m'a déçu.
En effet, je n'avais pas adhéré à ces ouvrages suivants.
Rien que des sorcières et Le Livre des sorcières
ne m'avaient pas convaincus tandis que Si tu m'aimes, je l'avais
trouvé trop soporifique. Pourtant, je ne pouvais m'empêcher
de penser que Katherine Quenot étais un grand auteur, digne de connaître
un immense succès. Alors lorsque est sorti Momie, je me suis
précipité dessus, et quel bohneur ! Enfin, un grand livre
et ce n'est que justice au vu du talent de Katherine Quenot.
De nos jours, à Paris, Victoria Villiers est une femme comblée : mariée et mère de deux charmants bambins, elle conduit son petit commerce de main de maître. Pourtant, cette existence n'est qu'apparence car Victoria est mystérieuse. Outre son allure éthérée voire irréelle, elle cache un secret ancestral, un secret qu'elle-même ne parvient à prendre toute la mesure : serait-elle victime d'une malédiction remontant aux temps des pharaons ? Quelle rôle joue Néféroué dans sa vie, une princesse égyptienne morte depuis plus de 4 000 ans ? La vérité n'est-elle pas encore plus terrifiante que celle à laquelle on s'attend ?
Construit comme un immense puzzle dont les pièces s'assemblent peu à peu, Momie promène le lecteur entre notre époque et l'Antiquité. Tout d'abord perdu par ces va-et-vient incessants dans le temps, le lecteur comprend peu à peu le fin mot de l'histoire et apprend la vérité, l'impossible vérité. Katherine Quenot brosse le portrait d'une femme possédée dont la conscience est progressivement dévorée par ... vous le découvrirez vous-même.
Un petit conseil cependant pour ceux qui voudraient se lancer dans l'aventure de Momie : révisez ou renseignez-vous sur l'Egypte ancienne car l'auteur a fait preuve d'un travail de documentation très fourni sur les rites et la religion des Egyptiens. Pour ma part, sortant d'études d'histoire, je n'ai éprouvé aucun mal à plonger corps et âme dans le récit ; pour les autres, un petit effort s'impose. Mais il vaut largement le résultat.